A la rencontre de The Blind

Nous avons entendu parler de The Blind il y a peu via un reportage réalisé par le média digital Brut. Par ces images, nous avons ressenti la passion émanait de l’artiste mais aussi le lien qu’il souhaitait créer à travers ses œuvres. Nous l’avons contacté pour en savoir plus…

Qui êtes-vous ?

The Blind, je suis breton et je vis actuellement sur Nantes. J’ai un cursus artistique, je suis allé aux Beaux-Arts de Nantes où à l’époque je me suis fait gentiment raccompagné à la porte car le graffiti n’était pas considéré comme une forme d’art. Leur seule référence du graffiti était Keith Haring mais j’étais assez loin de ce qu’il faisait. C’était la même chose avec les élèves, j’ai été bercé par la culture hip-hop, NTM, IAM et pleins d’autres… alors que la plupart d’entre eux écoutaient du jazz. A l’époque c’était très stigmatisé.

Parlez-nous de votre art, de comment vous en avez fait une force ?

J’ai monté un collectif de graffeurs pendant mes études qui s’appellent 100pression et nous avons été tout de suite dans l’action. Nous avons réalisé très rapidement des ateliers avec des jeunes, en prison, avec des personnes en situation de handicap, avec des femmes battues, avec des personnes âgées en ehpad, etc. je continue toujours de travailler avec eux en parallèle de mon travail lié au braille !

Pourquoi faire du braille en graffiti ?

L’objectif premier pour un graffeur c’est que son art soit vu par tout le monde, c’est pourquoi le lieu est si important. En discutant de ce sujet avec un de mes amis du collectif, je lui ai dit que non ça ne pourrait pas être le cas car les aveugles ne pourraient pas en profiter. J’y ai réfléchi en rentrant chez moi… et je me suis dit que c’était ce que moi j’allais faire. C’était improbable et drôle, le contrepied de tous les graffeurs réunis ! L’alphabet braille crée un silence pour les voyants qui ne le connaissent pas, et c’est aussi une critique des white box (aka les musées et galeries d’art) où il faut parfois avoir les codes et clés de lecture pour comprendre les œuvres d’art des élites. Le graffiti en braille amène à l’échange car il faut être deux pour le décrypter. Il faut faire la démarche pour comprendre et cela permet d’ouvrir les yeux sur le handicap visuel. Mon premier graffiti a donc été un graffiti sur le Musée des Beaux-Arts de Nantes où j’ai écrit « Ne pas toucher », puis ensuite le Palais de Justice où j’ai écrit « Pas vu, pas pris ». Par la suite j’ai beaucoup voyagé en Europe et dans le monde où j’ai porté des messages en braille à Tchernobyl en Ukraine, au Sénégal, aux Etats-Unis ou encore au Lac Baïkal en Russie.

Pourquoi parler d’artivisme ?

Pour moi, faire de l’artivisme c’est prendre le risque de porter un message où je veux et quand je veux par le braille sans passer par le côté bureaucratie. C’est quelque chose que je défends à 100% alors que je n’ai personne dans ma famille qui est déficiente visuelle. Mais comme je le dis souvent, je suis dyslexique et c’est un handicap qu’on ne voyait pas quand j’étais jeune car il a été détecté très tard et à cause de cela j’ai été mis sur la touche. Aujourd’hui je me retrouve beaucoup dans ces rencontres, ces obstacles que les personnes déficientes visuelles ont pu vivre même si c’est différent. Pour moi c’est de l’art social, un échange humain.

Comment en êtes-vous arrivé à la mise en place d’une boutique en ligne avec des posters et vêtements en braille ?

C’est arrivé bien plus tard, je fais du graffiti depuis une vingtaine d’années et la boutique a été mise en ligne il y a 2 ans suite à la pandémie. La culture était arrêté alors que je travaille étroitement avec tous ces acteurs (festivals, expositions, les écoles etc.), je ne servais plus à rien… Les amis avec qui j’ai appris la sérigraphie il y a une quinzaine d’années et qui s’occupent du HellFest avaient également moins de travail avec la suspension du festival, c’est pourquoi ils m’ont proposé de réaliser une collection autour de mon travail en braille avec des phrases fortes. C’était une aubaine pour moi, un tout nouveau support sur lequel m’exprimer, et qui pouvait rapprocher les gens sans aller en extérieur. Mes messages ont toujours un rapport avec le support, le contexte mais aussi la temporalité. Ce que l’on retrouve sur les posters ou les t-shirts est très différent de ce que je réalise sur des murs.
Aujourd’hui il me semble que je suis le seul à travailler le braille de cette manière, après il y a toujours des personnes qui récupèrent le braille car « c’est sympa », mais non. Le braille ce n’est pas sympa, c’est utile, c’est fonctionnel, c’est une culture. Grâce au braille j’ai rencontré des dizaines de personnes qui m’ont appris l’humilité, que ce soit des enfants, des ados, des retraités… Ils sont tous uniques et me donnent la force de continuer. Le partage est ce qui me fait avancer.

Retrouvez le eshop de The Blind

Quels sont vos derniers projets ?

Je réalise une exposition autour des sous-sols parisiens avec le collectif 100pression qui s’appelle Réalité(s) à l’Atelier à Nantes du 18 mars au 31 avril. Cette exposition est immersive, il y a du son, de la vidéo, du texte, de la photo en réalité augmentée… C’est un prototype, l’idée est de mettre en immersion totale le public. Je souhaiterais réaliser une deuxième version qui soit plus accessible pour les personnes déficientes visuelles avec du texte en braille, de l’audiodescription etc. Hier une personne en fauteuil roulant m’a remercié car grâce à nous elle a pu accéder aux catacombes de Paris, et ce compliment est ce pourquoi je fais ce type de travail.
En parallèle et en partenariat avec l’Espace Gutenberg à Strasbourg, je travaille sur un livre autour de la face cachée de la lune. Nous avons fait toucher différentes matières, différents vernis à des personnes en ESAT et à des collégiens et le concept est de raconter une histoire en écriture noire sur fond blanc et plus on avance dans le livre, plus on arrive sur du relief et dans le noir… La face cachée de la lune est une métaphore entre la vue & la cécité, le visible et l’invisible, mais aussi sur cet handicap qui peut parfois être invisible si la personne n’a pas de canne blanche ou de chien guide.

Un grand merci à The Blind pour sa gentillesse et sa disponibilité pour cet interview 💟

📸 Instagram de l’artiste
🎥 Reportage France TV

Virbac France soutient la Fondation Frédéric Gaillanne !

En 2021, Virbac France, filiale française du groupe international Virbac, a pris la décision de s’investir au profit des chiens guides pour les enfants aveugles et malvoyants en nous soutenant. Aujourd’hui, Virbac France nourrit l’ensemble du cheptel de la Fondation Frédéric Gaillanne.

Partage, solidarité, engagement, valeurs humaines, respect

Autant de valeurs partagées entre Virbac France & la Fondation Frédéric Gaillanne où l’humain est au cœur de nos réussites communes. Depuis plus de 50 ans, Virbac France accompagne les professionnels de la santé animale, vétérinaires et propriétaires d’animaux. La société s’engage depuis de nombreuses années au profit de la santé animale en innovant de manière responsable grâce à l’engagement de ses collaborateurs. Ce groupe aux valeurs humaines et solidaires a choisi la Fondation Frédéric Gaillanne dans le cadre de leur politique RSE. Un choix unanime soutenu par l’ensemble des salariés de Virbac France qui se mobilisent autour de cette cause.

Un partenariat durable

Aujourd’hui Virbac France nourrit près d’une soixantaine de Saint-Pierre, Labernois et Labradors qui nécessitent une attention particulière et une nutrition adaptée de qualité. En parallèle de ce beau partenariat, la société a également pris la décision de mettre en place des actions au profit de la Fondation Frédéric Gaillanne, de beaux événements sont à prévoir dans les prochains mois !

En savoir plus sur Virbac France

Une jolie proposition en braille

Stéphanie Verger est céramiste à Reims et animatrice d’ateliers autour de la poterie pour enfants & adultes. Elle a décidé de rendre le traditionnel « bol prénom » des vacances inclusif grâce à des points en relief formant du braille. Une belle initiative que nous saluons et qui permettra à de nombreuses personnes déficientes visuelles de profiter elles-aussi de cet objet souvenir !

Sensibilisée par une jeune fille non-voyante de son entourage qui lui avait donné un alphabet en braille, elle a pris la décision d’inventer une technique pour le modeler sur le grès blanc qu’elle façonne. La fabrication se fait uniquement sur demande. Elle consiste à poser de la barbotine en petite touche grâce à une poire à engobe pour former des points en relief. Après une étape de polissage pour rendre les points doux et agréables au toucher, le bol porte ainsi un prénom en braille !

Aujourd’hui, Stéphanie Verger est la seule en France à proposer des bols inclusifs. Mais peut-être qu’elle inspirera d’autres artistes à rendre leur art plus accessible à l’avenir !

Pour en savoir plus 🔎

Objectif : se divertir !

Ecouter des podcasts

Notre dernier coup de cœur en date est bien entendu… le podcast « Futur Chien Guide » ! 🦮 Estelle est bénévole et famille d’accueil relais pour l’Ecole des Chiens Guides de Paris depuis de nombreuses années. Passionnée par le mouvement chien guide, elle a décidé de créer un podcast sur le sujet – le seul en France aujourd’hui ! Tous les épisodes ont un petit quelque chose qui nous touche, et plus particulièrement deux d’entre eux qui mettent en avant Anais et Bérénice, 2 de nos bénéficiaires !
Si ce n’est pas déjà fait, nous vous recommandons de les écouter dès que possible ! Vous pouvez les retrouver sur toutes les plateformes de streaming (Spotify, Deezer, Apple Podcast) ou sur son site internet :
📣 Anaïs & Mozart, un chien guide d’aveugle dès l’âge de 12 ans
📣 Bérénice & Opium, avoir un chien guide dès le collège

Lire des livres inspirants

Si vous aimez lire, nous avons mis dernièrement dans notre panier 2 livres incroyables traitant de la cécité et des chiens guides :
📚 Une vue à deux, de Justine Caizergues. Roman de fiction, l’autrice met en avant Marion, une jeune femme à qui tout sourit et qui perd soudainement la vue et doit réapprendre à vivre.
Fort de son bénévolat à l’Association Valentin Haüy de Montpellier, ce roman est criant de vérité. Les droits d’auteurs sont partagés avec la FFAC, la Fédération Française des Associations de Chiens Guides d’Aveugles.
📚 Je suis tes yeux ; je guide tes pas, de Félicitas Guillot. Ecrit pour des adolescents, cet ouvrage jeunesse nous plonge avec délicatesse et poésie dans la réalité d’une personne non voyante. Hercule est un jeune chien guide, qui, à travers ce livre, va nous raconter l’histoire de sa maîtresse Claire.

Regarder des films & séries intéressants

Et enfin si vous êtes cinéphile ou aimez binge watcher des séries le week-end… Nous avons également des recommandations pour vous !
🎥 Dancer in the dark, de Lars Von Trier. Film culte des années 2000, il met en scène Selma Jzekova, une immigré tchécoslovaque jouée par Björk, qui s’est installée dans une petite ville des USA avec son fils de 12 ans Gene. Elle travaille dur pour permettre de payer à son fils une opération des yeux avant ses 13 ans mais tout ne se passe pas comme prévu…
📺 See, une création de Steven Knight avec Jason Momoa, Dave Bautista et Alfre Woodard sur Apple TV+. Fort déjà de 2 saisons, la série décrit la survie d’être humains revenus à l’état primitif 600 ans après notre ère alors qu’un virus a décimé la population et rendu les survivants aveugles…

N’hésitez pas à nous faire vos retours via notre Facebook ou Instagram sur ce que vous en avez pensé, mais aussi à nous envoyer vos propres recommandations !

Nous sommes toujours avides de découvrir de nouveaux supports artistiques 🎉

Les aliments, un moyen de préserver sa vue et celle de ses proches !

Il est commun de dire que la santé est dans l’assiette ! Mais saviez-vous que certains aliments en particulier sont à privilégier pour leurs micro-nutriments nécessaires à préserver notre vue ? Une alimentation adaptée peut prévenir, voire même retarder l’apparition de maladies de la vue causées par le vieillissement. Faisons un tour ensemble de ces produits que vous pouvez retrouver partout autour de vous…

Variez les plaisirs au quotidien et faites le plein de micro-nutriments pour préserver votre vue !

N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre diététicien.

Organiser des ateliers d’arts plastiques avec vos enfants !

Qu’importe la vision de vos enfants, tous débordent d’imagination et ont besoin de stimuler leur esprit. Les arts plastiques sont ouverts à tous et nécessite que peu de moyens si ce n’est une bonne organisation ! Mais comment faire ? Nous vous présentons quelques inspirations créatives pour que votre enfant puisse exercer ses doigts à des approches tactiles riches en sensations : presser, étaler, modeler, malaxer… Partez avec lui à la découverte de l’exploration tactile ! Les enfants peuvent être réticents au début et se sentir peu concernés, mais n’hésitez pas à les encourager, à les aider à manipuler, c’est ainsi qu’ils y prendront goût et auront des idées !

Ces idées sont à adapter selon l’aptitude visuelle de chacun.

Il ne vous reste plus qu’à prévoir ce temps pour vous et vos enfants, amusez-vous ensemble !

Et n’hésitez pas à nous envoyer vos réalisations par email ! Nous sommes impatients de voir vos créations !